Le triangle dramatique : un scénario bien rodé dans nos vies !
- psyncoenligne@gmail.com
- 8 oct. 2024
- 5 min de lecture

On y a tous joué, parfois même sans s'en rendre compte : le triangle dramatique. Non, ce n’est pas un nouveau film à suspense, mais plutôt un scénario que nous répétons sans fin dans nos relations du quotidien. Trois rôles principaux : la victime, le sauveur et le persécuteur. Oui, ça fait beaucoup de drama pour rien, mais on y revient toujours, comme à une mauvaise habitude. Pourquoi ? Et surtout, comment sortir de ce schéma infernal ? Allez, installez-vous confortablement, je vous explique tout, avec une bonne dose de sincérité et une petite pointe d’humour.
L’origine psychanalytique et psychologique du triangle dramatique
Tout commence en 1968, quand Stephen Karpman, psychiatre et élève d’Éric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, a l'idée lumineuse de conceptualiser ce fameux triangle dramatique. Il voulait comprendre pourquoi nous tombons souvent dans des jeux relationnels toxiques, où chacun se retrouve enfermé dans un rôle : celui de la victime, du sauveur ou du persécuteur. Ce modèle permet de décrypter les dynamiques qui se cachent derrière nos conflits et nos malentendus, en nous montrant comment nous passons de l’un à l’autre de ces rôles… souvent sans même nous en rendre compte.
Le but ? Repérer ces schémas pour mieux les désamorcer et retrouver des relations plus saines et équilibrées. Oui, c’est possible !

Acte I : La victime, l'experte en plaintes
Elle, c’est celle qui, dans n’importe quelle situation, va toujours trouver une raison pour se plaindre. Vous voyez le genre ? « Pourquoi moi ? Personne ne me comprend, tout est toujours contre moi ! » Bref, c’est la reine du drame. Et nous, face à cette attitude ? On veut l'aider, la consoler, la soutenir. C’est souvent là qu'on endosse (sans trop réfléchir) le rôle du sauveur.
Et pourtant, la victime cherche surtout de l'attention, de la reconnaissance. Mais à force de jouer ce rôle, elle finit par fatiguer tout le monde. Y compris nous, qui avons cru, naïvement, qu'on pouvait la « sauver »...

Acte II : Le sauveur, le pompier qui s'épuise
Le sauveur, c’est celui qui veut à tout prix régler les problèmes des autres. Toujours disponible, il intervient sans qu’on lui ait rien demandé, pensant qu'il est indispensable. Parce qu’au fond, il aime qu’on ait besoin de lui, ça nourrit son ego et lui donne le sentiment d’être utile. Mais attention, il y a un hic : à force de vouloir sauver tout le monde, il finit par s’épuiser. Et surtout, par se rendre compte que ses efforts ne sont pas toujours récompensés. Frustré de ne pas réussir à « réparer » la victime, il change de costume et devient… le persécuteur.

Acte III : Le persécuteur, celui qui explose
Le persécuteur, c’est celui qui critique, qui juge, qui blâme. Pourquoi ? Parce qu’après avoir tout donné en mode sauveur, il se sent trahi, frustré de ne pas avoir été écouté. Il finit par reprocher à la victime de ne rien faire pour s’en sortir. C'est la phase du « Mais pourquoi tu ne te débrouilles pas tout seul ? » C’est un cycle sans fin, un jeu de rôles qui tourne en boucle. Et hop, la victime refait surface et tout recommence...

Comment arrêter cette spirale infernale ?
Bonne nouvelle : il est tout à fait possible de sortir de ce triangle dramatique. Le secret, c’est d'en prendre conscience. Première étape : reconnaître le rôle dans lequel vous êtes. Vous vous plaignez beaucoup en ce moment ? Vous êtes probablement dans le rôle de la victime. Vous cherchez constamment à aider, même quand personne ne vous le demande ? Vous voilà en sauveur. Vous critiquez tout le monde parce que vous en avez marre de ne pas être écouté ? Bingo, vous êtes le persécuteur.
Maintenant que vous savez, il est temps de changer de script. Voici quelques astuces pour y arriver.
Exemple 1 : La réunion de bureau
Imaginons une réunion au bureau. Paul, épuisé, se plaint d’avoir trop de travail (la victime). Marie, toujours prête à aider, propose de s’occuper de certaines de ses tâches (le sauveur). Jean, voyant que cela ne mène à rien, finit par critiquer Paul : « Franchement, tu pourrais te débrouiller tout seul, non ? » (le persécuteur). Vous avez reconnu le triangle ? La solution ? Si Marie avait demandé à Paul ce qu’il pouvait faire pour alléger sa charge de travail au lieu de tout lui proposer sur un plateau, elle aurait évité de jouer à la sauveuse épuisée. Tout le monde y aurait gagné !
Exemple 2 : Le dîner en famille
Lors du dîner dominical, votre tante se lamente pour la dixième fois sur ses problèmes personnels (victime). Vous, comme à chaque fois, lui proposez des conseils non sollicités (sauveur). Et après un moment, vous commencez à penser qu’elle ne veut pas vraiment s'en sortir (persécuteur). Que faire ? Parfois, il suffit simplement d’écouter sans chercher à intervenir. Un « Je comprends, ça doit être difficile » permet de montrer de l'empathie sans tomber dans le triangle infernal.

Trois astuces pour échapper au triangle dramatique
Prenez du recul : Respirez avant d’agir. Si vous commencez à vous sentir investi de la mission de sauver tout le monde, faites une pause. Demandez-vous : est-ce vraiment à moi de régler ce problème ? Si vous vous énervez face à une situation, c’est peut-être le persécuteur en vous qui veut s’exprimer. Prenez du recul avant de réagir.
Responsabilisez les autres : Plutôt que de tout faire à la place des autres, encouragez-les à trouver leurs propres solutions. Dites par exemple : « Que penses-tu de cette idée ? » au lieu de « Laisse, je vais m’en occuper ». Cela aide l’autre à se responsabiliser, tout en vous préservant.
Apprenez à dire non : Vous ne pouvez pas tout gérer, et c’est normal ! Poser des limites claires est essentiel pour ne pas tomber dans le rôle du sauveur. Dire « non » avec bienveillance est l’un des meilleurs moyens de préserver votre énergie et d’éviter la frustration.
Conclusion : Écrivez un nouveau scénario pour vos relations
Le triangle dramatique peut être un véritable piège, mais la bonne nouvelle, c’est que vous avez le pouvoir de le désamorcer. En prenant conscience de ces rôles et en changeant votre comportement, vous pouvez éviter de rejouer sans cesse la même scène. Plus de drame, juste des relations saines et équilibrées. Alors, la prochaine fois que vous sentez un de ces rôles pointer le bout de son nez, changez de scénario et choisissez une nouvelle réplique.
Et vous, dans quel rôle avez-vous déjà joué la comédie ?
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